Ludovic Pessin – Masques et apparitions | 05.06.15 > 14.06.15
« Masques et apparitions » renvoie chez Ludovic Pessin à quelque chose de volontairement archaïque, de brut. Au démarrage de sa démarche, il faisait principalement du masque un objet à gratter, à frotter, à scarifier.
Derrière le masque se tenait un sujet qu’il fallait révéler, « Mask in green rain » en est l’exemple. Ce temps là de la production du masque est révolu. Il a pris place d’objet totémique, c’est-à-dire d’un objet ritualisé, ancien, commun.
Le thème de l’apparition ne se réfère pas à un quelconque mysticisme, mais plutôt à ce que Ludovic entend créer par un travail pictural où son corps et son esprit sont engagés. Chaque masque est différent, il apparait par un geste ample, spontané, fait de frottements, de grattages, guidé par l’intérieur.
Loin de tout propos esthétique, Ludovic laisse parler ses représentations, ses émotions, et son inconscient … il laisse venir. Les couleurs choisies rappellent celles des éléments naturels primaires, le travail en couches successives, superposées, accumulées sont comme une histoire, des expériences, un vécu que l’outil dont il se sert va révéler.
Caresser, frotter, gratter, scarifier, modeler pour, au final, faire apparaître une forme humaine symbolique. Le masque apparait, issu du jeu engagé par Ludovic avec la surface choisie (toile ou bois) et sa matière. L’outil utilisé est simple, voire basique, une raclette qui permet par son frottement avec la matière de faire naître chaque oeuvre.
Qu’elle se nomme « Woman » avec ses accents humanisés, aux couleurs apaisées, ou qu’elle éclate sur fond rouge sang « Mask in red field », la forme humaine se veut présente et parlante pour tous.
Ludovic, autodidacte, souhaite porter une expression qui lui est propre, qui ne se réfère pas à une école, à un courant, mais au monde des représentations qui habitent un homme ou une femme, qui s’y logent, s’y transforment, s’y répètent à l’infini.
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Né en 1971, autodidacte, Ludovic Pessin s’intéresse à ce qu’il y a en l’Homme. Il a trouvé récemment dans la peinture le moyen de mettre en couleurs les mots qui l’habitent et de vivre cette énergie incroyable qu’est la démarche de création. Une démarche qui s’est exprimée tardivement, rêvée depuis l’adolescence et mise en mouvement récemment.
Aujourd’hui, il ne travaille qu’autour du thème des masques et de l’apparition.